Notre coup de coeur – Girl de Lukas Dhont
Longue, fine, blonde et gracieuse, Lara est indéniablement une fille. Toutefois le titre nous vend la mèche : elle est née garçon.
“Girl” explore la nouvelle vie de Lara, incarnée avec une vraisemblance extraordinaire par Viktor Polster.
Lara vient d’être reçue à une prestigieuse école de ballet mais elle est aussi suivie médicalement pour transformer son corps en femme. Epaulée par un entourage bienveillant (un père très complice, une directrice de ballet encourageante, un corps médical respectueux…) Lara se jette littéralement à corps perdu dans la danse. Les images tournoient autour de sa silhouette frémissante… puis la retrouvent dans les vestiaires, les pieds en sang, sa morphologie masculine douloureusement dissimulée derrière des bandeaux de scotch. On pense à la Petite Sirène et à ses sacrifices.
Le film ignore les clichés habituels traitant le sujet. Chacun ici connaît Lara et son histoire. Le propos n’est pas là. Il montre plutôt le combat contre un corps obtus.
Non content d’être à ses yeux contrefait, son corps lui résiste aussi dans son désir d’accéder au statut de danseuse. Il faut tout dissimuler, boire le moins possible, perdre du poids, torturer ses pieds… Elle chemine tant bien que mal jusqu’à ce que ses deux objectifs deviennent obstacles l’un pour l’autre. Lara opte alors pour une solution radicale.
Le style d’une fluidité magique, à la manière des frères Dardenne, nous emmène d’un domicile à une école, puis deux, soulignant la facilité des protagonistes (belges) à passer d’une langue à l’autre sans y songer. Un trait de caractère que partage Lara et qui appuie le sujet.
Caméra d’Or à Cannes en 2018 et ayant raflé une poignée d’autres prix prestigieux, le film a suscité la polémique dans les milieux transgenres, accusé d’être un danger pour les jeunes gens sur la brèche d’une transition. Or l’auteur n’a cure d’expliquer aux curieux les aléas d’un problème de genre.
Bien au contraire, l’écho du film retentit et montre à quel point nous sommes tous confrontés à un corps qui nous résiste, nous déçoit, nous aliène, nous divise.
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Merci Isabella