Près de 350 entreprises membres (entreprises ou individus), une équipe de 5 personnes, et une centaine d’événements organisés : la Chambre de commerce franco-américaine de San Francisco (FACCSF) est la deuxième plus importante des États-Unis. le Président du Board est Antoine Villata, CEO de Planisware North America.
Le parcours et l’approche de sa directrice Laurence Fabre contribuent à la modeler : retour sur ce qui en fait une institution pour la communauté française de la Silicon Valley.

Tout a commencé par un « Networking cafe » dont la Chambre de commerce franco-américaine de San Francisco (FACCSF) a le secret : une boisson chaude, une viennoiserie et des rencontres qui peuvent modifier le cours d’une carrière. C’était il y a cinq ans : Laurence Fabre arrivait de Paris avec une expérience d’avocate en droit de la propriété intellectuelle et une envie de changement. Elle ne se doutait pas qu’après avoir bénéficié des services de la FACCSF, elle en prendrait la direction et contribuerait à faire de cette institution ce qu’elle est aujourd’hui : une chambre du commerce résolument franco-américaine, dynamique, innovante et diverse.

Lors de son installation à San Francisco, Laurence Fabre était prête à repartir de zéro, « à recommencer en bas de l’échelle puis grimper les échelons… à l’Américaine », se souvient-elle. Elle avait envisagé de démarrer comme stagiaire, mais c’est finalement comme Program Manager qu’elle rejoint la Chambre, avant de devenir en quelques mois Executive Director. « Aux États-Unis on me disait si tu es avocate tu peux tout faire, pour eux le droit mène à tout alors qu’en France c’est plus restreint », remarque-t-elle. C’est cet état d’esprit local qui lui ouvrira de nouvelles portes et qu’elle continue aujourd’hui d’insuffler à la FACC. « Nous ne sommes pas seulement français, on essaie toujours d’être franco-américain », insiste Laurence Fabre. « On tente de faire pénétrer la culture américaine au sein du réseau local pour justement faciliter l’intégration des membres. » Dans les faits, la langue principale reste l’anglais et l’équipe cherche à toujours impliquer des Américains quelle que soit l’activité.

Un an après son premier poste au sein de la Chambre, Laurence Fabre se fait débaucher par l’entreprise de Marketing Digital 1000mercis. L’occasion pour elle de se rendre compte des différences structurelles entre les deux pays en découvrant la culture d’entreprise américaine. « Cela m’a permis de mieux comprendre de l’intérieur les enjeux des entrepreneurs qui arrivent ici : comment optimiser les discussions entre un VP Ventes américain et des ingénieurs français qui vivent parfois comme sur deux planètes différentes, comment se nouent les relations avec le siège en France, comment les équipes sont dirigées à distance… », explique Laurence Fabre. Une expérience qui la ramènera vers la FACCSF. En 2017, la jeune avocate de formation accepte d’en prendre la direction.

Depuis, la Chambre continue de fonctionner sur le même modèle que les 19 autres institutions franco-américaines du réseau : avec un financement purement basé sur les memberships mais une mission de pont culturel et business entre la France, et en l’occurrence la Silicon Valley. « Notre territoire c’est la Californie du Nord, cela comprend la Napa, Sacramento, San Francisco et la South Bay jusqu’à Santa Cruz à peu près. C’est une zone géographique très riche et très diverse, et nos membres sont le reflet de cette diversité économique », détaille Laurence Fabre en citant par exemple les producteurs de vin, les représentants de la gastronomie française ou encore ceux qui travaillent dans la Tech, qu’ils soient fraîchement installés ou bien implantés.

La FACC se fond d’ailleurs dans le décor local avec un fonctionnement proche de celui des start-up. Le Conseil d’Administration est composé d’une vingtaine de membres des différents secteurs d’activité de la Chambre et l’équipe exécutive de cinq personnes à temps plein. Gérer une telle structure à but non lucratif dans une ville comme San Francisco relève du défi, « on a des coûts très élevés… et qui augmentent tous les ans », regrette la directrice. Pour y faire face, une solution : innover. Cela tombe bien, c’est la spécialité de la Ville sur la Baie. « Nous sommes au coeur d’un des écosystèmes les plus dynamiques au monde, on est vu comme une Chambre parfois pilote et aux États-Unis, l’une de celles qui offrent le panel de services le plus complet : nous n’hésitons pas à être moteur sur de nouvelles idées qui seront ensuite potentiellement diffusées dans le réseau local voire international. »

L’an prochain, la Chambre ambitionne ainsi de créer un Women’s forum pour mettre en avant les femmes françaises et américaines. Cet événement découlera d’un groupe existant qui se réunit régulièrement : le “French American Women Executive Committee”. L’objectif ? « Mettre en place du mentorat à grande échelle avec des jeunes et des plus expérimentées pour favoriser l’entraide entre femmes », précise la directrice de la FACC SF. Autre projet, la chambre s’associe à la marque internationale Le Booster, déjà existante dans le réseau. C’est une forme de label, « qui désigne les hubs comme San Francisco qui peuvent proposer aux entreprises à la fois des bureaux et des services (mises en relation, service de visa J1, formations…) ». L’institution ne jouera pas le rôle d’un incubateur de start-up mais pourra les orienter, notamment via les événements organisés.

Il y a une centaine d’événements par an qui sont tout autant de moyens d’animer la communauté business de la Californie du Nord. Mais deux en particulier caractérisent la Chambre de commerce franco-américaine de San Francisco. Le premier est la cérémonie des FABA (French American Business Award), qui réunit les différents membres de la FACC le temps d’une soirée pour primer les réussites françaises de l’année écoulée et inspirer les prochaines générations d’entrepreneurs. « On essaie de varier les catégories pour mettre en valeur la diversité du réseau. C’est aussi une manière de montrer aux Américains qu’ils peuvent développer des liens professionnels avec les entreprises locales dirigées par des Français, lesquels ont des compétences pointues dans de nombreux domaines. » Laurence Fabre rappelle que cette année, du contenu sous forme de mini conférences a été ajouté au traditionnel défilé des personnes récompensées.

Laurence Fabre FACCSF

Photos Sabrina Bot

La Soirée est le deuxième événement clé de la FACCSF d’après sa directrice. « C’est cette collecte de fonds annuel qui permet à la Chambre de fonctionner. L’édition 2019 aura lieu le 8 novembre et des surprises sont à prévoir. On organise tout en interne, c’est beaucoup de travail. » Un travail qui semble payer puisque la Chambre de San Francisco est la deuxième plus importante des États-Unis après celle de New-York. Et cela va en s’améliorant. « En trois ans on s’est aperçu que les entreprises étaient de mieux en mieux préparées en amont avant de nous adresser leurs demandes, c’est de moins en moins spontané et de plus en plus réfléchi. On sent qu’en France l’écosystème des entreprises et des entrepreneurs (dans la Tech mais aussi dans les autres secteurs), est de plus en plus mature, ce qui est une bonne chose aussi pour les entrepreneurs français qui se lancent ici. Ils arrivent mieux armés, avec plus d’information », note Laurence Fabre. De quoi inspirer les Américains à travailler avec les Français et ces derniers à tenter leur chance aux États-Unis. Merci la FACC SF.

Merci Sophia Qadiri

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