Pendant que les gouvernements débattent de la pertinence de telle ou telle mesure en faveur de la transition écologique, des hommes et des femmes véritables pionniers font avancer les technologies de façon concrète autour des énergies renouvelables.

L’aventure de l’Energy Observer en est une preuve tangible : ce catamaran unique en son genre fait le tour des mers et des océans depuis 2017 pour prouver la viabilité energy observertechnologique de son pari. 

Il est visible depuis le Pier 9 à San Francisco pour quelques jours encore, il poursuivra ensuite sa route vers Hawaii avant de rejoindre Tokyo pour les Jeux Olympiques en juin.

Si depuis le quai vous entendez l’équipage parler la langue de Jacques Cartier ou de Robert Surcouf, c’est bien normal… Ce projet à dimension internationale, a été initié en 2013 par Victorien Erussard, un officier de marine marchande de Saint-Malo et coureur au large.

D’un côté sensible à la pollution provoquée par le transport maritime et de l’autre conscient d’avoir à portée de main des sources d’énergie propre quand il navigue, il décide alors de monter ce projet un peu fou : un bateau uniquement propulsé par des énergies renouvelables.

Il réunit scientifiques et marins, récupère un ancien catamaran de compétition, et le fait entièrement réaménager pour y héberger un véritable centre de recherche axé autour des énergies non polluantes.

Il a travaillé entre autres avec des équipes du CEA-Liten de Grenoble (Laboratoire d’Innovation pour les Technologies des Energies Nouvelles et les nanomatériaux) pour la propulsion à l’hydrogène.

Ce bateau de 30 mètres de long est ainsi le premier à naviguer exclusivement grâce à la combinaison d’énergie solaire, éolienne, et hydrolienne mais surtout à embarquer un système énergétique capable de générer de l’hydrogène « vert ».

solar panelOn retrouve à son bord pas moins de trois types de panneaux solaires : des panneaux souples anti-dérapants sur les flotteurs, des panneaux double-face sur les surfaces qui sont directement exposées au soleil ou indirectement grâce à la réverbération de la mer, et récemment des panneaux verticaux sur les côtés de la cabine centrale. L’ensemble de ces panneaux représentent une surface de 202 mètres carrés !

Le catamaran comprend aussi deux « ailes » en toile du même type que celles que l’on voit sur les bateaux de l’America Cup, afin de profiter de l’énergie éolienne.

Le sujet le plus avant-gardiste : la production d’hydrogène à bord.

Pour l’Energy Observer qui prône un modèle de solutions non polluantes, il n’était pas question d’embarquer de l’hydrogène produit à terre. Le catamaran embarque ainsi son energy observerpropre système de production d’hydrogène « vert » à partir de l’eau de mer.

Première étape, l’eau de mer passe par un dessalinisateur pour fournir de l’eau douce qui sera ensuite électrolysée pour produire l’hydrogène. L’énergie ainsi générée sera stockée dans des piles à combustible en attendant d’être utilisée.

C’est uniquement quand le solaire et l’éolien ne sont pas disponibles que l’équipage utilise l’hydrogène.

Il est alors envoyé dans la pile à combustible pour produire l’électricité nécessaire.

L’Energy Observer embarque ainsi 62 kg d’hydrogène entièrement produite à bord, en complète autonomie grâce aux autres énergies disponibles.

L’équipage nous a confirmé que ce n’est pas une solution transposable telle quelle sur un bateau commercial ou un véhicule quelconque… A ce jour, quand l’hydrogène est utilisé pour un bateau, une voiture ou un camion, la recharge des piles se fait à un point de stockage. Le procédé est trop lourd et complexe pour être embarqué.

Mais les observations et améliorations enregistrées sur le catamaran après quatre ans et avoir parcouru 30 000 miles nautiques sont régulièrement reprises à terre pour une implémentation future.

Quels sont les principaux enseignements pour naviguer avec ce type d’énergies ?

Marin Jarry, le capitaine nous confirme que « l’important est de savoir s’adapter, d’utiliser l’énergie quand elle est disponible et de savoir anticiper sa consommation en fonction deMarin Jarry ses contraintes.

Notre vitesse moyenne est de 5 à 8 nœuds ce qui peut paraître dérisoire, mais cela nous a permis de traverser l’Atlantique sans utiliser toute notre réserve d’hydrogène par exemple” souligne t-il.

« A bord, nous optimisons tout ce que nous pouvons en matière de volume ou de poids, y compris en évitant de transporter des emballages inutiles. Pourtant nous vivons très confortablement mais nous adaptons notre vie aux énergies qui sont disponibles à un moment donné ».

Qui sont les partenaires de ce projet ?

Tout d’abord, l’Energy Observer est soutenu par Le Ministère de la Transition écologique, l’Ademe (Agence Française pour la Transition Ecologique), l’Association Internationale des Universités, l’Unesco ou encore la SDSN (United Nations Sustainable Development Solutions Network).

On note aussi la présence de partenaires privés comme Toyota qui fournit la technologie de pile à combustible, la CMA-CGM qui est très intéressée pour transposer certaines des améliorations mises en valeur par l’Energy Observer sur ces propres navires de fret, Accorhotels.. et bien sur l’Air Liquide et Engie.

Les escales de l’Energy Observer en Californie ont permis des rencontres avec des industriels de la filière hydrogène locale et des énergies durables tels que le California Fuel Cell Partnership.

energy observer team

photo Energy Observer

Retrouvez tous les éléments ici.

Pour finir et pour ceux qui souhaitent suivre le parcours de l’Energy Observer, on peut retrouver des formats video courts grâce au travail de documentation fait par l’équipe embarquée et le concours du groupe Canal Plus.

Merci au Consulat Général de France à San Francisco

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