Si vous habitez à San Francisco, vous avez entendu parler de Lawrence Ferlinghetti, mais saviez-vous que ce célèbre centenaire avait des racines en France ? Le poète légendaire associé à la Beat Generation est décédé mardi à 101 ans.
Le fondateur de la société d’édition et de la librairie City Lights à North Beach a des liens plus profonds avec notre pays que vous ne pouvez l’imaginer !
Tout commence avec sa mère, Clémence Albertine Mendes-Monsanto, née d’une mère française et parlant le français.
Lorsque Clémence Albertine est devenue veuve, elle était déjà mère de quatre enfants… et n’avait pas encore accouché de Lawrence.
Incapable de s’occuper de cinq enfants, elle décide d’envoyer Lawrence, son nouveau-né, chez sa tante Emilie qui voulait adopter un bébé. C’est ainsi que Lawrence Ferlinghetti a passé ses deux premières années en France, à Strasbourg et a appris le français avant l’anglais.
En 2019, Ferlinghetti a publié un livre autobiographique «Little Boy» sur sa jeunesse tumultueuse. Il décrit comment il a été envoyé en Europe avant de retourner aux États-Unis, comment il a été balloté entre la protection de Tante Emilie et différentes familles d’accueil… On peut appeler cela une enfance mouvementée !
Mais dans tous ces allers-retours entre pauvreté et richesse, il a réussi à fréquenter l’Université de Caroline du Nord où il a obtenu un diplôme de journalisme.
La vie l’a ramené en France pendant la Seconde Guerre mondiale, où il était dans la marine américaine et commandait un chasseur de la marine pendant le débarquement de Normandie.
Après avoir servi au Japon où il a été témoin des ravages causés par la bombe atomique, il est allé à l’Université de Columbia ou il a obtenu une maîtrise. Puis il part en France pour étudier la littérature comparée à la Sorbonne pendant trois ans et obtient son doctorat en 1950.
Lorsqu’il est arrivé à San Francisco en 1951, c’est pour embrasser l’esprit bohème du San Francisco de l’époque.
Son amitié avec Kerouac, la publication du poème d’Allen Ginsberg «Howl» attaqué en justice pour propos obscènes, son propre livre «A Coney Island of the Mind» ont fait le reste et ont contribué à bâtir sa notoriété.
Toute sa vie, ce poète, éditeur et peintre a été un pacifiste très actif qui ne s’est jamais désengagé de la vraie vie.
En 2006, il est nommé Commandeur des Arts et des Lettres par le Ministère de la Culture en France.