Le TLF présente les Vibrants, une pièce écrite par la jeune et talentueuse Aïda Asgharzadeh, nominée aux Molières 2018 dans la catégorie Meilleur(e) Auteur(e) Francophone Vivant et Révélation Féminine.
On a apprécié son talent dans la Main de Leila en 2019, alors on a hâte de la revoir dans les Vibrants dont elle est aussi l’auteure.
Attention, c’est la dernière représentation prévue des Vibrants qui a été précédemment jouée au Festival d’Avignon en 2014, au Studio des Champs Elysées et dans de nombreuses salles depuis.
Aida Ashgar, comment en vient-on à écrire des pièces de théâtre ?
J’ai toujours été attirée par l’écriture mais je voulais m’assurer que c’était vraiment ce que je voulais faire avant de me lancer. Alors, j’ai suivi d’autres études avant de faire une fac de Lettres et de Cinéma et de m’inscrire dans une école de théâtre. Je voulais être tout à fait sure de vouloir en faire ma vie professionnelle.
C’est un environnement difficile, où il ne faut pas lâcher. Au final, le talent ne suffit pas, il faut s’impliquer à fond.
Où puisez-vous votre inspiration ? A travers vos pièces les Poupées Persannes, les Vibrants ou le Dernier Cèdre du Liban, on vous sent attirée par les histoires du passé.
Les questions d’héritage m’intéressent beaucoup. Mes parents sont arrivés d’Iran en tant que réfugiés politiques ici, en France. Ils ne parlaient pas de cela, et comme ils ne pouvaient pas retourner en Iran, je ne sais pas ce que c’est qu’une famille au delà de mes parents et de ma soeur ainée… pas de grandes réunions familiales, pas de grands-parents. Alors forcément, on se pose assez vite la question de « Est-ce nécessaire de savoir d’où l’on vient pour avancer ? ».
C’est aussi probablement pour cela que j’aime mettre un cadre historique à mes histoires (la grande guerre, la guerre du Liban…). cela me permet de mettre de l’action, de montrer le développement des grands sentiments qui naissent dans des conditions extrêmes.
Mais visiblement, vous aimez aussi l’humour. On rit beaucoup pendant la Main de Leila et vous mélangez franchement les genres dans les Vibrants… Cyrano de Bergerac et Sarah Bernhardt…
La vie c’est ça ! Pas de vie sans humour, sans rire. Mes parents m’ont appris cela, c’est comme cela que l’on reste vivant. Le rire est une émotion importante.
Comment est-ce que l’on est à la fois auteure et comédienne? La peur de lacher son texte…
C’est l’inverse car même si je joue mes pièces, je ne les mets jamais en scène. Je les écris donc l’intention est là, mais je veux que la mise en scène soit faite par quelqu’un d’autre.
Ah oui, je choisis le metteur en scène.
Et le cinéma ? Vous n’avez pas vraiment encore tenté l’aventure.
C’est vrai mais cela m’attire beaucoup. Je me rends compte que dans mes pièces, il y a souvent un schéma de scénario de film. Mon réseau professionnel est plutôt dans le théâtre mais j’aimerais bien avoir des propositions au cinéma.
Quel effet cela fait d’être nominée aux Molières et dans deux catégories la même année ?
C’est très chouette d’autant que je ne m’y attendais pas du tout. C’est une vraie forme de reconnaissance de la profession.
Ce sera la troisième pièce de Aïda Asgharzadeh qui sera jouée sur la scène du TLF, si on prend en compte Le Dernier Cédre du Liban dont vous êtes l’auteure même si vous ne l’avez pas interprétée… Une raison particulière pour cette fidélité au public de San Francisco ?
On s’entend humainement et artistiquement bien avec Frédéric Patto. Je crois qu’il aime mon travail.
Et pour moi, c’est un vrai plaisir d’emmener mes spectacles à l’étranger. Contrairement à toutes les fois où vous jouez dans une ville pour un soir, en allant aussi loin de la France, on va à la rencontre d’une ville et on prend le temps de découvrir les équipes.
La pièce Les Vibrants au TLF
1914 – Eugène, aussi beau qu’insolent, part pour le front comme engagé volontaire. Surpris par un éclat d’obus à Verdun, il laisse la moitié de son visage et devient l’une de ces nombreuses gueules cassées.
Rien, durant ses années de convalescence au Val-de-Grâce, ne semble lui redonner goût à la vie : comment continuer à vivre lorsque le miroir nous donne à voir les restes de ce qui a été et ne sera plus ? Une véritable descente aux enfers jusqu’au jour où il fait la rencontre de la flamboyante Sarah Bernhardt, persuadée qu’une seule chose pourra le sauver : le théâtre.
Eugène va alors suivre de très près l’ombre d’un certain Cyrano de Bergerac et être pris dans les méandres d’un triangle amoureux.
De Aïda ASGHARZADEH
Mise en scène de QuentinDEFALT
Avec Aïda ASGHARZADEH, Benjamin BRENIERE, Matthieu HORNUSS, Amélie MANET
Scénographie : Natacha LE GUEN DE KERNEIZON
Lumières : Manuel DESFEUX
Costumes : Marion REBMANN
Musique : Stéphane CORBIN
Ambiance sonore : Ludovic CHAMPAGNE
Masques : Chloé CASSAGNES
Merci le Théâtre du Lycée Français de San Francisco