Première visite officielle dans la circonscription de San Francisco de Philippe Etienne, Ambassadeur de France aux Etats-Unis depuis septembre 2019.
Philippe Etienne était visiblement ravi de son passage dans la baie qu’il a qualifiée de « l’endroit où se forme l’avenir du monde » devant une salle comble à la Résidence de France.
Il a salué le dynamisme de la communauté française en rendant hommage aux initiatives individuelles, en reconnaissant l’énergie déployée par les institutionnels comme la Chambre de Commerce Franco-Américaine, Business France ou par les grands centres de recherches français comme le CNRS, Sciences Po, l’INRIA… tous implantés dans la baie.
Il a finalement souligné la qualité des liens tissés par le consulat avec les institutions locales telles que Ville de San Francisco, la SF Public library, KQED ou le SFMOMA et tous ceux qui participent à la Nuit des Idées.
Monsieur l’Ambassadeur, vous avez visité la Napa Valley pendant ce séjour. Comment la communauté viticole ressent la menace d’une nouvelle augmentation des droits de douane sur le vin français ?
J’ai pu constater une vive inquiétude parmi les responsables de l’industrie du vin mais je voudrais préciser que c’est toute la filière qui est opposée à ces augmentations de droits de douane car elles vont affecter beaucoup plus de monde que nos producteurs français.
Ce sont des entreprises américaines, négociants, importateurs, et restaurateurs… qui vont souffrir si ces nouvelles augmentations sont appliquées.
Pour conclure sur une note positive, je voudrais souligner qu’en rencontrant les acteurs locaux, j’ai été frappé par l’importance de l’industrie connexe à la production viticole. C’est tout un ensemble de savoir-faire français que j’ai découvert à Napa. C’est vraiment impressionnant.
La péninsule attire les entrepreneurs français depuis plusieurs années, les changements récents de durée d’attribution des visas E1 et E2 vont-ils changer les choses ? Comment voyez-vous l’avenir ?
Quand l’annonce du changement de durée d’attribution des visas a été faite fin août, l’administration américaine a commencé par annoncer une durée de 15 mois, sachant qu’ils étaient jusque-là attribués pour 60 mois.
Nous avons immédiatement pris contact avec l’administration américaine et avons fait part du fait que cette durée était beaucoup trop courte et devait être revue. Nous avons finalement obtenu que les 15 mois initialement annoncés soient étendus à 25 mois.
C’est dommage mais nous continuons à travailler à ce sujet avec l’administration américaine. Nous espérons en particulier que les conditions de demande de renouvellement vont être facilitées comme annoncé. La mesure étant entrée en vigueur le 12 novembre 2019, nous n’avons pas encore beaucoup de recul sur ce sujet, je ne peux donc pas commenter plus avant.
C’est un sujet important car la France est le troisième investisseur étranger aux Etats-Unis et nos entreprises font travailler 730.000 personnes sur le territoire américain.
Mars est le mois de la francophonie dans le monde, pouvez-vous nous dire un mot sur ce qui va se passer en 2020 sur le sujet ?
En ce qui concerne les initiatives locales, elles sont gérées par les consulats et non pas par l’ambassade.
Mais de façon générale, je peux vous dire que le Président Macron a affiché des ambitions fortes concernant l’apprentissage du français. Son discours au dernier sommet de la francophonie en 2018 à Erevan était sans équivoque.
L’année 2020 est particulièrement importante pour la francophonie car c’est le cinquantième anniversaire de cette institution. La conférence des chefs d’Etats et de gouvernement ayant le Français en partage, se tiendra à Tunis en 2020.
Je tiens aussi à rappeler que l’Organisation Internationale de la Francophonie est un effort commun à 88 pays, c’est une volonté multilatérale, pas une initiative de la France.
Merci Monsieur l’Ambassadeur.