Joahnn Vexo est venu spécialement à San Francisco à l’invitation de l’Ambassade de France aux Etats-Unis pour un concert de soutien unique et gratuit à Grace Cathedral, lundi 29 avril à partir de 18h.
La symbolique est forte puisque cette cathédrale épiscopale a été largement inspirée par l’architecture de Notre-Dame de Paris.
Johann Vexo pratique son art depuis plus de 15 ans à Notre-Dame de Paris. Ce fameux lundi 15 avril, il accompagnait la messe du soir quand le feu s’est déclaré dans la cathédrale et a détruit la toiture et une partie du batiment.
Nous l’avons rencontré entre deux répétitions sur les hauteurs de Nob Hill et nous avons tout d’abord voulu faire le point avec lui sur l’état des deux orgues de Notre-Dame de Paris, le grand orgue et l’orgue de chœur.
Vous serez surement soulagés de savoir que le grand orgue n’a pas souffert. Rien n’a brûlé, rien n’a fondu, les experts ont trouvés de toutes petites traces d’eau et un peu de poussière mais pas de suie dans les tuyaux. Un bon dépoussiérage fera l’affaire, et l’orgue qui compte près de 8000 tuyaux n’aura pas besoin d’être démonté ; le plus grand instrument de France sera a priori soigneusement coffré le temps des travaux de la cathédrale.
L’orgue de chœur a eu un peu moins de chance, car comme son nom l’indique, son emplacement a fait que la mécanique et les soufflets ont pris l’eau des lances à incendie mais les tuyaux sont en bon état. D’après les photos qu’il a pu voir de l’intérieur du batiment, Johann Vexo nous dit que les papiers qu’il avait laissé sur le pupitre en quittant les lieux le soir de l’incendie, sont encore en place. Tout cela tiendrait-il du miracle ?
Nous avons profité de sa présence pour en savoir plus sur son parcours et son métier.
Il démarre la musique à sept ans, l’orgue à quatorze ans et ne rentre au Conservatoire de Nancy qu’après son bac ; il finit ses études au Conservatoire de Paris avant d’intégrer l’équipe d’organistes de Notre-Dame de Paris.
Au cours de la conversation, on apprend qu’un organiste qui accompagne une messe improvise… il ne joue pas un morceau de musique écrit par un compositeur, il règle son improvisation sur le déroulement de la messe en cours. Les partitions ne sont jouées que pendant les concerts.
On comprend aussi que la cathédrale était devenue sa deuxième maison car au détour d’une phrase, Johann Vexo nous confie tout simplement qu’il avait les clés de Notre-Dame de Paris… L’explication est simple : pour pouvoir répéter, il lui fallait le plus souvent travailler quand le batiment est vide, c’est-à-dire le soir, voire la nuit.
Alors quand Johann Vexo nous dit qu’il est venu jouer à San Francisco pour marquer son attachement à Notre-Dame de Paris, on veut bien le croire.
Les orgues sont saufs mais si vous voulez soutenir l’effort de reconstruction du batiment, participer à la collecte de fonds soutenue par le Consulat de France à San Francisco, et organisée par les Friends of Notre-Dame de Paris, fondation de droit américain (501-c-3), cliquez ici.