After having introduced us to Françoise Dolto, it’s Simone Veil‘s turn to take the stage at the Theatre du Lycée Français.

And it’s Cristiana Réali, who needs no introduction, who slips into the skin of this great woman with Simone Veil, les Combats d’une Effrontée.

The actress tells us about her project, and how she co-wrote this play by adapting the memoirs of the magistrate, politician as well as feminist.

++++ The play is in French, the interview in French ++++

Vous avez fait la pièce avec Antoine Mory. C’est la première fois que vous coécrivez ?

Oui, c’est la première fois. Jusque-là, j’avais traduit quelques pièces brésiliennes, mais c’était la première fois que je coécrivais.

Ce travail d’écriture avec Antoine Mory a été une belle expérience car nous sommes complémentaires. Je souligne que Pauline Susini qui a fait la mise en scène et qui joue le personnage de Camille l’étudiante, a aussi beaucoup aidé à l’adaptation.

J’ai découvert à cette occasion que mon expérience de comédienne me donnait un avantage sur un auteur, celui de savoir ce qui se joue et ce qui ne se joue pas. Il y a des scènes, des situations qui sont tout simplement injouables et ça je le sens tout de suite.

Comment décide-t-on de s’attaquer à une figure telle que celle de Simone Veil ?

J’ai adoré ce livre coup de poing en le lisant au moment de sa mort. Je trouvais que c’était une héroïne dramatique théâtrale comme on n’en avait pas encore eu au théâtre.

Quelques temps plus tard, j’ai demandé les droits à la famille, et on a commencé à adapter cet ouvrage de plus de 300 pages. Cela n’a pas été facile et très long, car en gros, il a Simone Veil Realifallu le réduire à 60-80 pages. Cela nous a forcés à faire des choix pas toujours évidents.

Au final, on a gardé la chronologie du livre, mais on a cherché un angle théâtral différent.

On a choisi le thème de l’interview à la radio après avoir regardé beaucoup de documentaires, écouté de nombreuses interviews d’elle ; c’est comme cela qu’est née l’idée. Celle d’introduire ce personnage de jeune thésarde, d’une autre génération qui viendrait parler de Simone Veil à la radio.

C’est un peu comme si Simone Veil revenait pour aider cette jeune femme à répondre au sujet des détails de sa vie.

En même temps, cela met face à face deux façons de voir le féminisme… Le point de vue de Simone Veil et le point de vue de la jeune femme. C’était important d’avoir ce deuxième personnage parce que je voulais le regard de cette jeune génération sur Simone Veil.

Je voulais que la jeune génération me parle de Simone Veil.

C’est aussi pour cela que j’ai choisi Pauline Susini, une metteuse en scène plus jeune que moi.

C’est Pauline qui a décidé que l’on ne verrait jamais de vidéo pendant la pièce, pour éviter l’écueil du docu-fiction. Cela permet au public d’imaginer Simone Veil quand je joue les scènes.

Qu’est-ce qui vous a le plus marquée ou surprise en lisant sa biographie ? La pièce s’appelle « les combats d’une effrontée » … Effrontée par son audace politique, ses actions, son caractère ?

Cette audace qu’elle a depuis sa jeunesse. Elle a toujours eu beaucoup de caractère très jeune. Très vite, même au camp, elle ose affronter un kapo.

Elle est courageuse, mais ce que j’ai trouvé bouleversant, ce sont tous les petits détails de sa vie.

Elle qui a été emprisonnée dans les camps, la prison lui tient à cœur. C’est comme directrice de l’administration pénitentiaire qu’elle commence sa carrière. Pendant sept ans, elle s’occupe des prisonniers en France, elle fait beaucoup pour eux qu’elle appelle les punis.

Elle qui a connu l’humiliation des camps a écrit : “On ne doit pas enlever l’humanité des gens”.

Et aussi, “Tout puni qui a froid, n’a pas le droit d’avoir froid en cellule. Tout puni qui veut étudier, doit avoir le matériel nécessaire pour son apprentissage”.

Cette femme qui s’attaque à l’avortement dit qu’elle n’a jamais eu de vie de jeune fille. Elle passe directement à sa vie de femme… C’est surprenant, non ?

Quand elle rentre des camps, elle n’a plus de famille. Quand elle rencontre Antoine son futur mari, elle retrouve la famille qu’elle avait perdue. Je pense que c’est aussi cela qu’elle a épousé.

Le combat pour l’avortement n’avait rien à voir avec sa vie à elle qui s’est mariée très jeune, très peu de temps après son retour d’Allemagne.

C’est 25 ans plus tard qu’elle propose la loi sur l’avortement, et elle défend cette loi pour la liberté des femmes, mais aussi pour une question de santé publique.

A cette époque, les femmes se font mal, s’abîment pour avorter. C’était totalement hypocrite et inégal puisqu’il y avait celles qui pouvaient se le payer ou partir à l’étranger et les autres…

Vous incarnez vraiment Simone Veil sur scène. On reconnaît tout de suite son style vestimentaire, ses attitudes… Y compris la cigarette du ministre de la Santé. Comment se glisse-t-on dans la peau de quelqu’un d’autre ?

Cela m’a demandé beaucoup de concentration, car elle ne bouge pas, elle fait peu de gestes, tout est dans le phrasé.

Mais je l’ai tellement écoutée, tellement lue avant de jouer.

Il y a aussi beaucoup de choses qu’elle raconte dans le livre et que l’on retrouve dans les podcasts qu’elle a faits au moment de la promotion.

Son livre est écrit comme un témoignage… On l’entend quand on lit le livre. On peut capter son langage avec ses “en définitive”, “absolument épouvantable”, “absolument terrifiant” ou “je ne sais pas comment dire”… Ces mots qui reviennent souvent m’ont aidé à avoir son intonation.

Enfin, le costume, le chignon m’ont permis de prendre une certaine intériorité. Tout cela permet au public “d’entendre Simone Veil”, sa voix à elle, un peu comme une vision.

Dans la pièce, on la décrit comme soupe au lait, autoritaire dans son travail…

Elle était connue pour cela. Un de ses fils avec qui j’ai eu l’occasion de parler, a précisé qu’elle était très autoritaire, tout court… Pas que dans le travail.

Cela ne l’empêchait pas d’avoir un côté très humain. Elle était très paradoxale, à la fois très conservatrice et très féministe.

La pièce a été montée au Théâtre Antoine en 2021, vous tournez en province… Quel est l’agenda de cette pièce aux Etats-Unis ? 

Nous venons à San Francisco puis nous allons à Los Angeles mais on ira à nulle part ailleurs, on n’a pas le temps. L’agenda est déjà très rempli avec des dates en France.

On est ravis de venir à San Francisco. C’est un peu la cerise sur le gâteau dans toute cette tournée.

Votre prochain projet ?

Je ne sais pas encore. C’est toujours compliqué de sortir de ce type de rôle… Il faut trouver la bonne pièce.

Date : le samedi 18 mars à 19H30
Adresse : Theatre du Lycée Français – 1201 Ortega St, San Francisco, CA 94122
Billets : cliquez ici

Merci Cristiana Réali.

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